JOSEPHINE…TRISTE COEUR.
Joséphine était une image figée.
Elle appartenait à une photo posée sur sa table de nuit.
Une photo en noir et blanc, un peu grise aussi…
Une belle photo !
Le visage d’un homme
Dont le sourire se dessinait à peine à l’extérieur,
Et se devinait si intense à l’intérieur.
Il était lumineux et doux.
Il était beau.
Elle l’aimait, c’était sûr.
Alors, il souriait toujours…
Et il restait beau, toujours…
Elle lui appartenait.
Elle appartenait à cette photo.
Je ne sais par quel malheur elle en était sortie.
Détachée de cette image, elle restait fixée dedans.
Comment vivre alors ?
Elle y revenait chaque soir,
Posait son regard dessus
Et tout son être dedans.
Lorsqu’il n’y avait plus de lumière, elle était avec lui.
On ne le voyait pas, mais elle vivait avec lui.
L’obscurité les mélangeait.
Et puis, cette lumière qui révèle les ombres
Les séparait à nouveau.
Et chaque matin,
Juste avant le premier pas,
Elle se détachait de sa photo,
S’en arrachait parfois,
Et s’en allait vivre entre guillemets
Une vie figée.
Prise dans ce va-et-vient cruel.
Encore une erreur du temps et de l’amour…
Il était juste une image.
Pour un rêve de papier.
Fixée, figée.
Déchirée d’une photo.
Triste erreur,
Joséphine,
Triste coeur.
Mm -
Février 2014 -
« Joséphine » Photo : Michel & Mireille Malouet